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Usine Marémotrice de la Rance, Visite exceptionnelle du chantier de rénovation

Usine marémotrice: quatre opérations principales entre 2021 et 2026 pour un budget de 30 Millions d'euros: rénovation complète de deux zones de production et de la vanne n°5 et remplacement d'un transformateur d'évacuation d'énergie. Photos AGENDAOU

EDF rénove actuellement l’un des 24 groupes de production de la centrale et l’une des 6 vannes du barrage.
Un passage obligé pour la sûreté et le bon fonctionnement d'une usine de production d'énergie renouvelable mise en route en 1966 sur l'estuaire qui enregistre les plus grandes marées d’Europe.
Coût: 30 millions d’euros sur la période 2021–2026

Il s’agit d’importants travaux qui font notamment appel au savoir-faire de nos spécialistes en maintenance des ouvrages hydrauliques ainsi qu’à celui de prestataires aux compétences spécifiques comme la société OTS qui réalise des travaux subaquatiques.
L’enjeu est de garantir la sûreté et le bon fonctionnement du site à long terme. Nous veillons tout particulièrement au respect des règles de sécurité et à limiter les effets de ces travaux pour les riverains.
Stéphane Choley, responsable EDF Hydro en Bretagne

VOIR la Vidéo-entretien avec Stéphane Choley, Directeur EDF centre d'exploitation Rance Énergie.

Les vannes : un rôle essentiel dans la production

De février à octobre 2021, EDF a entrepris la rénovation de l’une des six vannes du barrage : travaux de génie civil (reprise de fissures...), sablage et mise en peinture de la vanne, révision des étanchéités et des galets de guidage.
Actionnées jusqu'à 4 fois par jour, donc très sollicitées, les vannes de type "wagon" sont monumentales: 10 m de haut sur 15 m de large pour une masse de 100 tonnes.
Elles jouent un rôle essentiel dans la production d'énergie : stockage de l’eau puis remplissage et vidage de l’estuaire afin de maximiser la production d’électricité renouvelable en reproduisant le phénomène de marée.
Chaque vanne voit transiter 1 650 m3/s d’eau (près de 10 000 m3/s d’eau au total pour le barrage).
Pour accéder au pertuis (espace qui accueille la vanne), on installe deux batardeaux -côté mer et côté estuaire- afin de mettre cet espace en cale sèche.
La vanne, elle, est maintenue en hauteur pour que les équipes de maintenance -actuellement le groupe Eiffage- puissent travailler.
Faire la visite vidéo du pertuis


Révision des Bulbes

Entre juin 2020 et novembre 2021, l’un des 24 groupes de production de l’usine de type "bulbe" sera entièrement rénové. C’est le 4e depuis 2012.
La turbine à 4 pales entraîne un alternateur -rotor (rotatif)+ stator (fixe).
Ce sont les pièces les plus stratégiques du groupe de production  qui transforment l’énergie de l’eau en électricité.
Cet ensemble est situé dans une coquille étanche immergée en forme de bulbe.

Après 5 mois de démontage mené par l'équipe de mécaniciens d'EDF, l'ensemble a été expertisé, certaines pièces usinées, repeintes. La rénovation terminée, il faudra à nouveau 5 mois pour tout remonter.
L’avant-distributeur, une pièce de 132 tonnes qui permet de diriger et réguler le débit d’eau de mer vers la turbine a déjà repris sa place. Il faut encore repositionner l’alternateur, une pièce de 80 tonnes.


Rencontre avec une turbine

Dévaler les marches, se faufiler dans un "trou d'homme", arriver à moins 20 m sous le niveau de la route dans un conduit de 8 mètres de diamètre mis au sec toujours par batardage.
Pendant une semaine, la turbine et ses 4 pâles rotatives du groupe de production est passée au crible: tous les 3 ans, on vérifie le jeu, l'étanchéité, l'entretien cathodique et le génie civil sur le conduit.
En fonctionnement, la turbine évolue à 93,75 tours/minute soit 1,5 tour seconde.
Avec 273m3 de débit/s à l'unité, ce sont 17 000m3/s qui passent par les 24 groupes de production. C'est le record des ouvrages hydrauliques français.

L'usine marémotrice a 55 ans et les pièces qui la composent sont d'origine. Malgré l'eau de mer, les pièces comme les turbines faites d'inox, bronze et aluminium ne subissent pas de corrosion et ni d'usure importante. La protection cathodique est le maître mot.



Nathalie Le Roy

Publié le