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Journée Internationale des Droits de l'Enfant sous l'emprise du COVID-19

Journée Internationale des Droits de l'Enfant -AGENDAOU | ©lamourephoto

En 1989, l'ONU a adopté à l'unanimité la convention garantissant les Droits de l'Enfant.
Depuis, le jour anniversaire du 20 novembre a été déclaré Journée internationale des droits de l’enfant.
L’UNICEF est en charge de faire vivre chaque année cet événement.

La Convention relative aux droits de l’Enfant est le Traité International ratifié par le plus grand nombre de pays.

Il comprend une liste de droits de l'enfant allant du droit à la vie, à la santé, à l'éducation, au droit de jouer, mais aussi au droit à une vie de famille, à être protégé de la violence et de la discrimination, et à faire entendre sa voix.
Plus d'éléments sur le site de l'UNICEF

31 ans après, où en sommes-nous?

L'actualité n'est pas rose pour les plus jeunes. Que ce soit en Afrique subsaharienne, au Moyen-Orient, en Asie ou encore dans la Caraïbe ou en Amérique Latine, les enfants sont les premières victimes des dérèglements climatiques, des guerres et des famines qui les accompagnent.

La crise COVID n'arrange rien à cette situation.

D'après un rapport de l'UNICEF, les conséquences de la crise sanitaire sur les enfants sont désastreuses.

Depuis le début de la pandémie de COVID-19, l’idée selon laquelle les enfants ne sont quasiment pas touchés par la maladie s’est répandue. Rien n’est moins vrai, affirme Henrietta Fore, directrice générale d’UNICEF.
Les enfants peuvent tomber malades et transmettre le virus, mais cela ne constitue que la partie émergée de l’iceberg. La perturbation des services essentiels et le bond du taux de pauvreté sont les principales menaces qui pèsent sur les enfants.
Plus la crise se prolonge, plus les conséquences sur l’éducation, la santé, la nutrition et le bien-être des enfants seront graves. C’est l’avenir de toute une génération qui est menacé.

Santé et éducation sont les principaux points de tension avec la malnutrition.
Les soins de routine et les vaccinations ont baissé de 10%, et 33% des élèves du monde ont vu leurs établissements scolaires fermer.
Même si les enfants peuvent transmettre le virus à d’autres enfants ou à des personnes plus âgées, des données solides montrent que lorsque des mesures élémentaires de sécurité sont mises en place, les avantages nets de l’ouverture des écoles sont supérieurs aux coûts entraînés par leur fermeture, indique le site de l'UNICEF.

Plus dramatique, on estime à 2 millions le nombre d'enfants de moins de 5 ans qui mourront de malnutrition cette année dans le Monde.

Voir le rapport

Et les enfants en France

La crise que traverse notre pays va bien au-delà d’une crise sanitaire. C’est une crise économique sans précédent qui détruit les entreprises et précipite déjà dans la précarité des millions de personnes au plan national.
Parmi les plus fragiles, les enfants bien sûr, dont les parents perdent l’emploi et pour lesquels la vie à la maison ne doit pas être rose, mais aussi les jeunes. D’après l’Observatoire des Inégalités, le nombre d’enfants de foyers pauvres et de jeunes adultes modestes avait globalement augmenté de 42% entre le début du siècle et 2018. Et ça ne va pas s’arranger.
Les responsables des Restos du Cœur annoncent à présent que 50% des bénéficiaires ont moins de 25 ans.
Qui sont-ils ?
Des jeunes saisonniers bien sûr, des nouveaux diplômés en recherche d’emploi, des réfugiés attirés par un improbable Eldorado ou simplement par un lieu où leur vie n’est plus menacée, mais aussi des étudiants qui ont vu les offres de jobs -leur permettant de financer leurs études- se tarir.
Montrés du doigt parce qu’ils auraient manqué de vigilance lors de soirées, nos jeunes, l’avenir du pays, même s’ils ont la chance d’avoir un soutien et une protection familiale, ne sortiront pas indemnes de tout ceci.
Que serons-nous capables collectivement de leur proposer comme horizon de sortie de crise?
Crise sanitaire, crise économique, crise sociale, ce qui nous arrive est une crise globale d’un modèle de développement au bout du rouleau.
La question de l’avenir de l’humanité est posée. Sa capacité à réagir collectivement aussi.
A l’image des vagues, la crise Covid et la récession économique qui la suit masquent deux vagues cataclysmiques, celle du climat et celle de l’effondrement de la biodiversité.
D’après un récent sondage de l’institut Harris, 90% des français pensent qu’il est urgent d’agir pour lutter contre les dérèglements climatiques.
Mois après mois, Copernicus, le programme européen de surveillance de la Terre, annonce des records de chaleur et une fonte des glaces d’une rapidité sans précédent. Il en va de même pour l’IPBES, le GIEC de la biodiversité qui notait en mai 2019 que «La nature décline globalement à un rythme sans précédent dans l'histoire humaine et le taux d’extinction des espèces s’accélère, provoquant dès à présent des effets graves sur les populations humaines du monde entier».
On peut mesurer aujourd’hui combien l’expression « effets graves » était un euphémisme.
En parallèle, à tous ces constats, l’Ifremer révèle que 99% des 10 millions de tonnes de plastique rejetés annuellement dans les océans se concentrent sous forme de microplastiques qui tapissent des hotspots au fond des océans.

Le premier droit de l'Enfant: avoir en héritage une planète habitable.

Si nous ne voulons pas que le seul souvenir de la présence humaine sur la Terre soit une couche sédimentaire de plastiques, ce sont bien nos modes de vie et le modèle économique reposant sur la croissance qu’il faut revoir de fond en comble.
Le Président de la République, au lendemain du 2nd tour d'élections municipales marquées par la percée des Ecologistes, a reçu les 150 membres de la Convention Citoyenne pour le Climat dans les jardins de l'Elysée. Il a conclu ainsi son discours: "Merci infiniment pour votre engagement, la force que vous avez portée. Mais cela ne fait que commencer, le temps est à l’action et nous allons agir ensemble."
Malheureusement, derrière les paroles, on le voit sur de nombreux sujets abordés, le gouvernement revient sur les textes initiaux avant de les soumettre au vote des Français ou du Parlement.
C'est dans ce contexte que le Conseil d'Etat a donné trois mois au gouvernement pour justifier de son action sur la réduction des gaz à effet de serre prévue par l'Accord de Paris.

Lire l'article de France Info


Philippe Le Roy

Publié le