AGENDAOU.fr Vivre en Rance-Émeraude
  1. Agendaou
  2. Actu
  3. Brèves

Un poisson tropical près du cercle polaire, un indicateur du dérèglement climatique

La Dirette de parin, espèce tropicale, remonte de plus en plus haut dans l'hémisphère nord (© Ifremer)

En octobre, la Dirette de parin, un poisson tropical de grands fonds, a été repéré à deux reprises à la limite du cercle polaire, dans la mer de Norvège, signal qui interroge les chercheurs de l'Ifremer et qui est probablement à verser aux indicateurs du dérèglement climatique.

Les signalements de Direttes de parin ont été réguliers en Islande depuis les années 90, et plus récemment en mer du Nord.

Nous avons reçu et analysé en 2015 dans notre laboratoire de Boulogne-sur-Mer un premier spécimen, pêché en Mer du Nord au large de la Norvège. Nos homologues norvégiens ont également récupéré un individu au même endroit en 2015, puis un autre beaucoup plus au nord en 2017, à la limite du cercle polaire. Cette dernière capture semble bien liée au dérèglement climatique, car elle coïncide avec un réchauffement récent de la température de l’eau dans cette zone très septentrionale,
Pierre Cresson, écologue à l’Ifremer

➭ Voir la vidéo de l'Ifremer Live

Mal connue, cette espèce évolue entre 500 et 2000 m de profondeur. Elle est donc habituée à de larges amplitudes de température selon qu'elle se déplace dans la colonne d'eau entre les grands fonds et la surface où elle se nourrit de plancton.
Sa durée de vie est de plusieurs dizaines d’années et elle peut mesurer jusqu’à 40 cm.

Un peu comme le cœlacanthe, c’est un poisson des grands fonds, à croissance lente, ce qui pourrait le rendre vulnérable. Pour autant il ne fait l’objet que de quelques captures accessoires au niveau mondial, ce qui explique qu’il ne soit pas sur les listes des espèces menacées de l’UICN.

Son repérage est rendu possible grâce aux réseaux sociaux et à la mutualisation des informations qui permettent aux chercheurs de détecter de nouvelles expansions géographiques d’espèces dans le contexte du changement climatique. L'Ifremer invite les usagers de la mer à faire remonter leurs observations.


NLR

Publié le