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SST, Artiste Mosaïste, fait chanter les Tesselles

Entre Cancale et Paris, SST manie les pinces à tesselles avec virtuosité. Passionnée d'art de la mosaïque, sa passion est devenue profession depuis 2018. Elle nous parle de son processus de création et de son lien quasi-viscéral à cet art ancestral.

Mosaïste amateure depuis 15 ans, SST (Sylvie Staërman) a entamé une professionnalisation de sa démarche en 2018. Plusieurs expositions jalonnent déjà son parcours artistique (Dinard, Puteaux, Saint-Malo).
Un reportage sur son travail a été réalisé sur son travail en novembre 2019 par les "Malouins dans la Course": à lire ICI

Elle sera présente au Salon des Artistes de Dinard Côte d'Emeraude qui se tiendra pendant les vacances de Toussaint du 23 octobre au 1er novembre 2020.
A découvrir ses tableaux, bustes, meubles, ses œuvres ethniques, ses vitraux Tiffany & Co, ses lapins russes et ses plateaux...

RENCONTRE avec une Dinardaise d'origine, Parisienne d'adoption et Cancalaise souvent.

Agendaou.fr - Quelques mots sur votre passion?
SST - La création, le choix des tesselles, le tri des couleurs, la coupe des morceaux à la dimension idoine me passionnent, je travaille d'instinct et laisse libre cours à l'imagination créatrice. Certaines œuvres nécessitent un dessin préalable, mais la plupart du temps, rien n'est pré-dessiné, le travail s'opère d'instinct d'après quelques idées directrices.

Ce qui me plait?
Morceler ce qui est un, faire chanter les tesselles, réassembler ce qui est épars,  tout en recherchant l'harmonie des couleurs et des matériaux. Ainsi la puissance minérale devient émotion. Je vois la mosaïque comme la peinture de l'éternité. Elle est à la fois un art ancestral et très contemporain.


Vous réalisez des tableaux, des bustes, des objets, des meubles, vous travaillez sur des supports très différents?
Au début, j'ai travaillé sur des objets utilitaires: porte-manteaux, plateaux, mobilier ou boîtes de rangement.
Actuellement, je travaille beaucoup les tableaux dans un style hyper citadin, comme ma série "Downtown". La mosaïque est un remède élégant et un palliatif chatoyant à la monotonie froide de la vie urbaine.
Je fabrique certains émaux qui ajoutent une touche humaine et personnalisée aux buildings: ils tempèrent la froideur citadine par une touche artisanale de sociabilisation. 


Lorsque je travaille sur un meuble, j’ai le sentiment d’embellir et de personnaliser un objet alors que dans la création d'un tableau, j’ouvre un univers porteur d’émotions, que chacun peut s’approprier.
"War on the beach” par exemple, nous fait entendre le bruit des vagues sur la plage du Sillon, profiter de la sérénité d’un moment qu’on imagine idyllique, sérénité contredite d’un coup de canon, destructeur et mortifère.
J’avais fait le dessin de ce tableau juste avant l’incendie de Notre-Dame. Ce tableau évoquera toujours pour moi la tristesse indicible de ce moment, alors que j’aime le jeu des couleurs or et feu qui suivent le coup de canon. Les tesselles d’or apportent une chaleur et une envie de résilience inégalée! Les tesselles chantent la vie!


Vous jouez avec différents matériaux...
Je travaille des tesselles de toutes sortes: des émaux de briare, du Bisazza, des émaux faits "maison", du verre, du vitrail... mais il m’arrive d’y ajouter des bijoux, des coquillages, du cuir, de la fourrure, des perles, du tiffany, ou d’utiliser un medium avec de la peinture.
La mosaïque est pour moi un voyage intimiste, un élan vital, un moment magique de création, fait de jeux de lumière, dans un habillage minéral, mais pas seulement, du moment que jaillit l'émotion.


Où puisez-vous votre inspiration?
La plupart du temps, je commence sans savoir vers quoi je m’oriente. Mais pour Tùpac, héros des Andes, l'inspiration est venue d’une visite au Musée des Arts Premiers à Paris, de ce choc entre deux mondes, contraints par leurs propres codes culturels -espagnols et incas- qui ont rendu le dialogue stérile et l’affrontement inévitable [entre l’inca Atahualpa et le conquistador Pizarro]. Tùpac, le fils du soleil, est aujourd’hui encore un symbole de liberté et de rébellion pour les mouvements amérindiens. Il est la légende de l’insurrection contre la domination espagnole.
D’autres moments de vie m’ont inspiré des œuvres résolument différentes: pendant le confinement, j'ai réalisé que mes créations représentaient la mer, le ciel, la plage, avec des coquillages… expression d’un besoin d’une civilisation plus poétique, incluant un changement de paradigme!



En Pratique
Sylvie Staërman - 07 60 46 16 57 - galeriesst@gmail.com
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Publié le