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Réseau Compost Citoyen, Biodéchets, composter pour nourrir les sols

Le 1er janvier 2024, conformément au droit européen et à la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire (loi AGEC) de 2020, le tri à la source des biodéchets doit devenir la norme pour les particuliers, les professionnels et les collectivités. Les biodéchets vont devoir sortir des poubelles et être valorisés en proximité. Le Réseau Compost Citoyen partage son analyse, son expertise et son plaidoyer.

Cette obligation de tri des biodéchets représente un challenge pour la population et les collectivités territoriales, compétentes en matière de gestion des déchets. Ces dernières doivent proposer à leurs habitants une solution de tri de leurs restes alimentaires puis les valoriser sous forme de compost ou de biogaz.

Les biodéchets ? Des ressources à valoriser!

Les biodéchets sont les restes organiques issus des repas (épluchures, déchets de table) et les “déchets verts”, résidus de tailles et de tontes provenant des jardins et des espaces verts publics.

Le Réseau Compost Citoyen (plus de 1000 adhérents fin 2023) s’est emparé du sujet depuis 15 ans et promeut une gestion de proximité : valorisation des biodéchets au plus près de la source (sans transport) et dans la limite d’une tonne de matière organique par semaine, dans une logique d’économie circulaire, sur les plans écologique, économique et social.

Nous voulons mettre fin à cette aberration qui consiste à considérer nos restes alimentaires et nos végétaux comme des déchets. Ce sont des ressources à valoriser, des matières organiques qui s'intègrent dans le cycle de la nature et doivent retourner nourrir les sols. Il s’agit, au delà de cette solution vertueuse du compostage, de porter un autre regard sur nos déchets.
En finir avec les biodéchets, c’est aussi travailler activement à leur réduction, à leur “non-production” quand cela est possible et donc à lutter contre le gaspillage alimentaire et le gâchis (environnemental et économique) des végétaux encore brûlés ou jetés en déchèterie. Ce défi, nous le relèverons collectivement.

Or brun

Près de 39 millions de tonnes de déchets ménagers sont produits chaque année dans notre pays soit en moyenne 580 kg de déchets par habitant et par an, générant un traitement difficile, polluant et coûteux.
Les restes alimentaires représentent un tiers de notre poubelle noire, dont une grande partie est enfouie ou incinérée, alors qu’ils contiennent 80 % d’eau. La généralisation du tri à la source des biodéchets au 1er janvier 2024 est un moyen de porter un nouveau regard sur ces «déchets», en les valorisant sous forme de compost pour fertiliser les sols, véritable «Or Brun», allié du climat et de la biodiversité.

MAIS le meilleur déchet est celui qui n’est pas produit ce qui passe par
-La réduction du gaspillage alimentaire
-La gestion intégrée, in situ, des “déchets verts” issus des parcs et jardins (taille, tontes, etc.).

2 catégories de solutions pour effectuer le tri et la valorisation des biodéchets

1 Le compostage de proximité.

  • Compostage individuel
  • Compostage partagé : compostage de quartier, en pied d’immeuble ou en centre bourg, pour les personnes habitant en appartement ou n’ayant pas de jardin de composter de manière collective.
  • Compostage autonome en établissement (CAE) : les biodéchets sont gérés et compostés directement sur le site où ils sont produits (bureaux administratifs, cantines scolaires, hôpitaux, établissements de santé, prisons, hébergements touristiques, camping,etc.).
  • Gestion intégrée et différenciée des végétaux. Les résidus de végétaux produits par les particuliers, les professionnels et les collectivités, sont des ressources vertes souvent négligées (et parfois encore brûlées). Le RCC promeut le jardinage naturel et les pratiques écologiques de réutilisation des végétaux comme le mulching, le broyage et le paillage.

2 la collecte séparée.
les solutions de collecte séparée peuvent être complémentaires au compostage de proximité, tout en soutenant en premier lieu la collecte en mobilité douce pour son impact carbone réduit.

La qualité du compostage

Dans les composteurs collectifs, les “référent.e.s de site” sont les garants de la qualité du compost. Ils sensibilisent les habitants sur les bons gestes (notamment pas de sacs plastiques même dits biodégradables), et ils enlèvent les indésirables lors du brassage hebdomadaire (stickers, étiquettes, élastiques…).
Pour la collecte séparée des biodéchets si on s’appuie sur le retour d’expérience du tri des emballages, on estime les erreurs de tri à 10 à 15% avec des conséquences pour le sur-tri (réalisé à la main sur les plateformes, travail ingrat! ), et des risques avérés de pollution des sols par les particules plastiques non éliminées.

Il faut tout faire pour que la gestion des restes organiques ne soit pas perçu par le grand public comme «une énième poubelle» mais bien comme un levier d’implication citoyenne sur les enjeux écologiques (sols, eau, carbone, biodiversité).
Cela est aussi possible avec la collecte, à condition de mettre des moyens conséquents sur la communication et sur la qualité du tri (ex: collecte spécifique aux restaurateurs ou sur les marchés).

Le Réseau Compost Citoyen

Créé en 2009, le Réseau Compost Citoyen, premier réseau biodéchets en France, est présent sur le territoire national et ultramarin. Il compte 1100 adhérents et touche 12 millions de personnes au travers de ses collectivités adhérentes. Un objectif : composter pour nourrir nos sols

Plaidoyer du Réseau Compost Citoyen

Des objectifs chiffrés ambitieux et clairs de baisse progressive des biodéchets présents dans les ordures ménagères résiduelles (OMR)
- 39 kg/habitant en 2026
- 29 kg/habitant en 2030
- 12,9 kg/habitant en 2035

Soutenir plus fortement le compostage de proximité
7 collectivités sur 10 déclarent soutenir le compostage de proximité. C’est LA solution actuellement la plus répandue dans notre pays pour trier et valoriser les biodéchets. Le RCC souhaite un engagement fort des pouvoirs publics pour soutenir cette solution vertueuse.

Financer la prévention
Aujourd’hui la prévention des déchets est toujours le parent pauvre des budgets déchets. Il est temps de la financer à la hauteur des enjeux ! Nous préconisons de consacrer au minimum 5 % du budget de gestion des déchets à la prévention et à la sensibilisation des citoyen.nes à la réduction des déchets (contre en moyenne 1% aujourd’hui dans la plupart des collectivités).

Développer et encourager la filière professionnelle des biodéchets
Création d’emplois d’avenir non délocalisables dans les collectivités pour une meilleure maîtrise de leurs coûts de gestion, la réduction des tonnages de déchets et de la facture TGAP (Taxe générale sur les activités polluantes) en constante augmentation.

Infographie RCC
Visuels Média Ouest Transitions, RCC et RCC Régionaux, Jérémy Brière - CCPL

Publié le