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Les Chiffres Clés de l'eau en Bretagne

La 1ère édition des Chiffres clés de l’eau en Bretagne, produite par l’Observatoire de l’Environnement en Bretagne (OEB) et basée sur des donnée 2020, dresse un bilan de la situation régionale à travers des indicateurs partagés par le réseau d'experts et les partenaires de l'OEB.
Ce support est essentiel à l’action publique pour préserver une ressource qui subit en Bretagne comme ailleurs en France l’impact du changement climatique.

Les chiffres clés de l'eau en Bretagne donnent:

  • l’état des milieux aquatiques en Bretagne
  • les pollutions diffuses (nitrates, phosphates et pesticides) et leur impact sur les écosystèmes ou la santé humaine
  • la ressource en eau disponible
  • l’évolution des consommations d’eau
  • une première estimation de l’empreinte «eau» mondiale générée par l’achat de biens et de services par les ménages bretons

Du fait de la nature des sols, chaque goutte d’eau qui tombe en Bretagne s’écoule en Bretagne et rejoint nos eaux littorales.
Durant son parcours, elle entraîne avec elle différentes substances, dont des polluants qui perturbent le fonctionnement des écosystèmes.

Les objectifs de «Bon état écologique» fixés par  la Directive-cadre sur l’eau ne sont atteints que pour 32 % des masses d’eau «cours d’eau».
Indissociable du sujet «qualité de l’eau», l’enjeu de la gestion quantitative de la ressource en eau s’impose désormais aux décideurs, financeurs, aménageurs, usagers, scientifiques.

Le maintien et le développement du tissu social et économique sont liées à la préservation de la ressource et des milieux aquatiques, à la prévention des inondations et à la maîtrise de l’imperméabilisation des sols.


Les points abordés dans le rapport

La restauration de l’état des masses d’eau (p. 4 > 9)
Pressions sur l’état écologique des eaux de surface; état écologique des cours d’eau, des plans d’eau, des eaux littorales et état chimique des eaux souterraines

32 % des masses d’eau de type «cours d’eau» sont en bon état écologique et 51 % en bon état chimique, en ne prenant en compte que les 53 substances prioritaires non ubiquistes.
L’état des cours d’eau est très contrasté entre le Finistère (61 % en bon état) et l’Ille-et-Vilaine (2 % en bon état) ce qui s’explique à différents niveaux : la pente et la diversité morphologique des cours d’eau finistériens améliorent leur résilience, alors que les cours d’eau bretilliens sont beaucoup plus sensibles, du fait de régimes hydromorphiques totalement différents.
La pluviométrie est deux fois moindre pour l’Ille-et-Vilaine, ce qui induit un écoulement et une capacité de dilution et d’autoépuration plus faibles, points de fragilité d’autant plus préjudiciables que les usages de l’eau se développent fortement (urbanisation, création ou extension d’entreprises).

L’eau milieu récepteur  de pollution (p.10 > 17)
Phosphore, nitrates et pesticides dans les cours d’eau; nitrates et pesticides dans les eaux souterraines; les métabolites; eutrophisation des cours d’eau

1193 paramètres physico-chimiques analysés sur 6 200 points de suivi des eaux de surface bretonnes.
694 substances pesticides recherchées, dont 232 détectées dans les cours d’eau en 2020.
83 substances de pesticides différentes détectées simultanément sur une même station de suivi.

L’eau support de biodiversité (p. 18 > 25)
Flore aquatique; macro-invertébrés aquatiques; peuplements de poissons; espèces inféodées aux milieux humides; altération des zones humides; pressions sur la morphologie des cours d’eau; les poissons grands migrateurs

La vulnérabilité de la biodiversité face au changement climatique : la préservation des milieux aquatiques et de leurs bassins versants est un facteur de résilience face aux changements globaux.
Ainsi la restauration de la continuité écologique permet la recolonisation rapide des milieux, fragilisés par des obstacles infranchissables pour certaines espèces; la restauration des fonctions naturelles des zones humides est un des leviers d’atténuation aux changements globaux, ces milieux jouant un rôle de réservoir de biodiversité et de tampon face aux événements extrêmes (étiages ou crues); enfin, la biodiversité s’appuie sur la richesse des habitats créés par la diversité morphologique des cours d’eau.

L’eau source de santé (p. 26 > 33)
Protections des captages d'eau potable; qualité de l’eau potable; assainissement des eaux usées; proliférations de cyanobactéries; échouages d'algues vertes; plan de lutte contre la prolifération des algues vertes; qualité des sites de pêche à pied.

  • 173 captages sont identifiés comme «sensibles» aux pollutions diffuses (nitrates et/ou pesticides)
  • 40 % de la population régionale a reçu en 2021 une eau ponctuellement ou régulièrement non conforme vis-à-vis des pesticides
Plan de lutte contre la prolifération des algues vertes
Malgré une amélioration générale de la qualité de l’eau vis-à-vis des nitrates sur les territoires en amont des masses d’eau littorales du Plan de lutte contre la prolifération des algues vertes (PLAV), les échouages d’algues vertes ne baissent pas de façon significative.

L'eau, une ressource (p. 34 > 43)
Précipitations; débit des cours d’eau; sécheresse des cours d'eau bretons; risques liés aux inondations et à l’élévation du niveau de la mer; niveau des nappes d’eau souterraine; prélèvements d’eau brute; alimentation en eau potable; empreinte eau de la consommation des Bretons

L’augmentation des besoins en eau soulève la question des solidarités entre l’amont et l’aval des bassins versants, la campagne et la ville, l’intérieur et le littoral.
Le changement climatique vient compliquer l'atteinte du bon état quantitatif
Outre la baisse attendue des débits, l’augmentation de la température s'accompagnerait d’une augmentation des prélèvements, notamment en période d’étiage (irrigation, abreuvement, consommation domestique).
Le plan d’adaptation  au changement climatique identifie ainsi les secteurs bretons
Nord et Ouest comme moyennement à fortement vulnérables vis-à-vis de la disponibilité de l’eau à l’étiage.
Le bassin de la Vilaine est lui plus vulnérable à l’assèchement des sols.

En bref:

  • 77 % de l’alimentation en eau potable dépend des eaux de surface
  • 125 litres d’eau potable sont consommés en moyenne par jour et par personne

EMPREINTE DE LA CONSOMMATION D’EAU DES BRETONS (voir page 43 du dossier)
Pour les Bretons en 2018, l’empreinte eau est estimée à 556 litres par jour,  ou 200 m3 par personne et par an, soit  une augmentation de 27 m3 par rapport aux données 2011, principalement par l’augmentation de l’achat de biens et services à l’étranger.

Cette réalité doit aussi donner à réfléchir sur l'impact de nos achats...

LIRE l'ensemble du rapport - infographie OEB

Publié le