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Guerre en Ukraine, le risque militaire du nucléaire civil

Mario Grossi, Directeur général de l'AIEA le 4 mars 2022 -AGENDAOU

La catastrophe de Tchernobyl, en Ukraine, il y a 36 ans doit nous rappeler la menace que représentent les installations nucléaires civiles en cas d'accident et plus encore de conflit sur un territoire.
Une véritable épée de Damoclès!

Le spectre de Tchernobyl

Le territoire quasi abandonné de la centrale de Tchernobyl est situé à 10 kilomètres de la frontière avec la Biélorussie. Certaines forces russes de Poutine ont emprunté cet itinéraire pour envahir l'Ukraine ce qui a augmenté la radioactivité.

L’endommagement du sol par les chars a probablement remis en circulation des poussières radioactives. Si aucune atteinte à des équipements n’est officiellement à déplorer, l’instabilité géopolitique représente un risque considérable pour la centrale accidentée, le nouveau sarcophage n’ayant pas été prévu pour résister à un conflit armé.
Le groupement des régulateurs nucléaires européens lui-même a exprimé son inquiétude quant à des atteintes potentielles.
Sortir du nucléaire

La plus grande centrale d'Europe sous les bombes russes

50% de l’électricité produite sur le sol Ukrainien est d'origine nucléaire.
15 réacteurs  sont en activité sur 4 sites.

La centrale de Zaporijia, la plus puissante d’Europe, contient à elle seule 6 réacteurs.
Située en pleine zone de combat, cette centrale a été victime d'un bombardement la nuit dernière, fort heureusement sur des locaux administratifs.
Les interlocuteurs ukrainiens ont assuré l'Agence internationale pour l’énergie atomique que les systèmes de sûreté des six réacteurs de la centrale n’ont pas été touchés et qu'il n’y a pas eu de rejet de matières radioactives mais que la situation restait très difficile et qu’il n’avait pas encore été possible d’accéder à l’ensemble du site...

Précisions de l'AIEA
Parmi les réacteurs de la centrale, la tranche 1 est à l’arrêt pour maintenance, les tranches 2 et 3 ont été mises à l’arrêt de manière contrôlée, la tranche 4 fonctionne à 60 % de sa capacité et les tranches 5 et 6 sont maintenues « en réserve», en mode faible puissance.

L’Agence internationale pour l’énergie atomique (AIEA) prend la situation très au sérieux: toute accident serait une menace vitale pour les populations environnantes, voire européennes...

Je suis extrêmement préoccupé par la situation à la centrale nucléaire de Zaporizhzhia et par ce qui s’y est passé pendant la nuit. Le tir d’obus dans la zone d’une centrale nucléaire viole le principe fondamental selon lequel l’intégrité physique des installations nucléaires doit être maintenue et sécurisée à tout moment
Rafael Mario Grossi, Directeur général de l'AIEA

Des sites de stockage sous les bombes

Le 27 février, l’Ukraine avait déjà informé l’Agence internationale de l'énergie atomique que des missiles avaient touché des sites d’installation de stockage de déchets radioactifs apparemment sans rejet de radioactivité.

Ces deux incidents soulignent le risque très réel que des installations contenant des matières radioactives soient endommagées pendant le conflit, avec des conséquences potentiellement graves pour la santé humaine et l'environnement.
Une fois encore, je lance un appel urgent et ferme à toutes les parties pour qu’elles s’abstiennent de toute action militaire ou autre susceptible de menacer la sûreté et la sécurité de ces installations.
Rafael Mario Grossi, Directeur général de l'AIEA

Le Communiqué de Sortir du Nucléaire
La Conférence de presse de Mario Grossi le 4 mars

Images AEIA, SDN


NLR

Publié le