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Côte d’Emeraude-Vallée de la Rance, la filière pomme veut anticiper le changement climatique

Des tables rondes pour échanger entre acteurs de la filière pomme et spécialistes. Photo AGENDAOU

La filière pomme est un des écosystèmes économiques du territoire Vallée de la Rance-Côte d’Émeraude. Elle est aussi un symbole fort du territoire.
Le 8 septembre, arboriculteurs locaux et partenaires techniques étaient réunis sur les bords de Rance au Domaine du Montmarin à Pleurtuit à l’initiative de COEUR Emeraude et du Pôle fruitier de Bretagne.
Le sujet: réfléchir ensemble aux enjeux face aux changements climatiques et leurs conséquences -déficit en eau, gel, nuisibles- et les possibles adaptations.
Cette réflexion s'inscrit dans la dynamique du Futur Parc Naturel Régional.

Dans cette réflexion, deux personnes ressources: Vincent Dubreuil, géographe et climatologue à l’université de Rennes 2 (il dirige l’étude des dates de floraison des « Mordus de la Pomme » depuis plus de 25 ans) et Didier Michot, pédologue (spécialiste des sols et de leur capacité à irriguer les cultures) à l’Institut AgroCampus Ouest.
Depuis 2018, ils mènent des travaux de recherches en collaboration avec l'association « les Mordus de la pomme ».

Une enquête réalisée auprès de 25 arboriculteurs (dont 19 producteurs et 16 spécialisés en cidre/jus) sur leurs ressentis et stratégies d'adaptation au changement climatique a abouti à plusieurs constats:

-Une avancée des récoltes de 10 à 15 jours d’avance par rapport à la décennie précédente
-Des mauvaises années de production récurrentes depuis 4/5 ans
-Davantage de ravageurs
-La nécessité dans certains cas d'installer une irrigation de « sécurité »

Quelles marge de manœuvre à 10 ou 15 ans?

Plusieurs scénarios possibles :
le statu quo
la lutte active pour éviter les pertes (équipement antigel ou irrigation)
la lutte passive (tolérer les pertes, adapter les variétés, planter des haies), solution retenue dans la majorité des cas.

D’autres voies sont évoquées comme abandonner la culture viable de la pomme pour se tourner vers d’autres cultures, compenser la baisse de production par la hausse des prix, diversifier ses activités sur le modèle de l’agroforesterie, du pré-verger ou du gîte à la ferme.

Lors de la phase d’échanges entre la vingtaine de participants présents, le déficit en eau que connaît le territoire depuis plusieurs années est au cœur du sujet : les pommiers soumis au stress hydrique sont plus vulnérables.

Les producteurs voient plusieurs curseurs possibles :
➭ jouer sur la qualité des sols et leur capacité à retenir l’eau > l’humus a un fort pouvoir de rétention d’eau// restructurer les zones humides// poursuivre la replantation des haies bocagères

➭ planter dès maintenant dans la partie des vergers proches du renouvellement des variétés de porte-greffes moins sensibles à la sécheresse pour anticiper à 10/15 ans

➭ diversifier les variétés pour générer un effet de résilience face aux changements climatiques

Un point fait consensus : il est indispensable de se poser les bonnes questions dès maintenant.
Une réunion des acteurs de la filière est prévue chaque année pour faire le point sur les enjeux de territoire.

A noter > la Bretagne représente 40% de la production de cidre en France (source Agreste 2017).

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Infographie Benoît Maubé pour COEUR Emeraude/ Photos AGENDAOU - VOIR le Domaine du Montmarin sur AGENDAOU.fr


NLR

Publié le