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Corneille, Le Cid des Treize Femmes au théâtre de Saint-Malo

Saint-Malo

Joëlle Durand-Raucher Professeur agrégée de Lettres et de Théâtre.

A été primée dans les Festivals :
2002 : Ljubljana – Slovénie
2006 : Fetlyf – Saint-Malo
2011 : Francfort - Allemagne

Production:
SANS RIDEAU NI COULISSES
13, Rue de la Feuillade
22380 SAINT CAST

RÉSERVATIONS
Le Théâtre Saint-Malo
02 99 81 62 61

1636 - Paris, Le triomphe du Cid
Pierre Corneille (1606 – 1684) jeune avocat au barreau de Rouen, de personnalité trop timide, n’a jamais pu plaider.

Il est l’auteur à succès de plusieurs comédies. À 30 ans, il écrit sa première tragédie : Le Cid.
Rodrigue est incarné par Mondory, le Gérard Philippe de l’époque.
Le triomphe est immédiat. Il faut ajouter des chaises sur la scène pour asseoir la foule.
La pièce est créée au Théâtre du Marais, rue Du Temple.
« Je suis jeune, il est vrai, mais aux âmes bien nées
La valeur n’attend point le nombre des années »

2015 - Saint-Malo, Joëlle Durand-Raucher, reprenant à son compte l’audace et la volonté de Corneille de transgresser les règles, ose le défi d’une distribution entièrement féminine : une cohorte de 13 femmes s’empare de la passion tourmentée et de l’héroïsme flamboyant des héros cornéliens.
Pourquoi des femmes?
Corneille et Rodrigue osent oser. Corneille, en écrivant son chef d’oeuvre, se moque de toutes les conventions, bouleverse les lois politiques, sociales, amoureuses ; Rodrigue «ose tout entreprendre» comme il le clame à Chimène dans la dernière scène. Joëlle Durand-Raucher veut faire découvrir un nouvel univers, un Cid comme on ne l’a jamais imaginé, comme vous ne l’avez jamais vu.
Une Chimène comme une furie, se baignant dans le sang de son père, face au Roi.
Des femmes, parce que Joëlle Durand-Raucher s’éloigne volontairement du réel pour ouvrir l’imaginaire du public.
Magie des coïncidences, l’actrice qui interprète le rôle titre s’appelle Imène Djaroud. Elle porte sur sa peau et dans sa chevelure son origine algérienne.
Des femmes, pour m’inspirer de l’audace de Corneille, de sa volonté de transgresser toutes les règles. Puisque le Comte brave l’autorité du Roi, puisque le Comte inflige à
Don Diègue un soufflet, puisque Rodrigue tue le père de la femme qu’il aime, puisque Chimène continue d’aimer l’assassin de son père, puisque toutes les conventions
sont transgressées, à son tour, le metteur en scène délibérément choisit de faire interpréter tous les rôles, hommes et femmes, par des femmes.

On a tous en nous quelque chose du Cid

Rodrigue, as-tu du coeur ?

Nous partîmes cinq cents mais par un prompt renfort,
Nous nous vîmes trois mille en arrivant au port.

Mes pareils à deux fois ne se font point connaître
Et pour leurs coups d’essai veulent des coups de maître.

Va, cours, vole et nous venge.

L’amour est un tyran qui n’épargne personne.

Sous moi donc, cette troupe s’avance
Et porte sur le front une mâle assurance.

Je dois tout à mon père avant qu’à ma maîtresse.
Que je meure au combat, ou meure de tristesse,
Je rendrai mon sang pur comme je l’ai reçu.

Ô rage ! ô désespoir ! ô vieillesse ennemie
N’ai-je donc tant vécu que pour cette infamie.
Je le ferais encore si j’avais à le faire.
Sois désormais le Cid ; qu’à ce grand nom tout cède.
Et le combat cessa, faute de combattants.


Vous pensiez connaître Corneille ?
Vous pensiez connaître Le Cid ?
Mais vous n’avez rien vu !