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Contemplations à Saint-Malo, Tableaux des églises de Bretagne, Chefs-d’œuvre du XVIe au XVIIIe

Saint-Malo

Exposition Contemplations
Tableaux des églises de Bretagne
26 chefs-d’œuvre du XVIe au XVIIIe siècle classés monuments historiques
Une organisation des villes de Rennes et Saint-Malo, de la DRAC et du Musée des beaux-arts

26 chefs d’œuvre des XVIe au XVIIIe siècle classés monuments historiques.

Issus des églises et les chapelles bretonnes, les tableaux ont été minutieusement répertoriés afin de pouvoir être exposés ensemble, dans un même lieu. Grâce à la générosité des 26 prêteurs (18 communes et 5 propriétaires privés), le public pourra découvrir ces chefs d’oeuvre à l’iconographie variée, qui vont de la petite scène de dévotion aux grandes œuvres incluses dans des retables, représentatifs de l’évolution de la peinture religieuse entre le XVIe et le XVIIIe siècle en Europe, notamment "le Christ en gloire" peint au XVIIe par Jordaens, élève de Rubens et prêté par la Ville d’Argentré-du-Plessis, "La Résurrection" de Nicolas Bertin, "La Prédiction de saint François-Xavier" de la chapelle Saint-Yves de Vannes ou encore "La Déploration du Christ" de Santerre, conservée dans la chapelle du donjon Saint-Malo.

Ce rassemblement exceptionnel de tableaux, qui ornaient jusqu’à présent les églises bretonnes, permet aux visiteurs de s’immerger au cœur de l’art du XVIe au XVIIIe siècle.
L’exposition invite au voyage et à la découverte des grandes toiles de maîtres inscrites dans l’histoire et la spiritualité de la Bretagne.

Et au-delà d’une mise en lumière de tableaux oubliés, l’opération a permis de sauvegarder le patrimoine breton en restaurant une partie des œuvres car la plupart de celles-ci sont montrées pour la première fois hors de leur lieu de conservation habituel. Ces peintures sur toile ou sur bois, particulièrement fragiles, ont nécessité toutes les compétences de restaurateurs spécialisés qui ont démontré la qualité de leur expertise et la précision de leur savoir-faire.

Le commissariat général de l’exposition est assuré par Henry Masson, Conservateur régional des monuments historiques et le commissariat scientifique par Guillaume Kazerouni, conservateur au Musée des Beaux-Arts de Rennes, Christine Jablonski et Cécile Oulhen, conservatrices des monuments historiques à la DRAC Bretagne. Le musée de la Cohue à Vannes s’est récemment associé au projet et accueillera l’exposition.

Les Œuvres
Jacopo NEGRETTI, dit Palma le Jeune
- La Déploration du Christ (Vers 1612-1615?) - église Saint-Lunaire
Le sujet de la Déploration a été souvent traité par Palma le Jeune. Le format ici retenu semble mal adapté à la composition: les têtes de l’ange et de Joseph d’Arimathie sont comme écrasés sur le bord supérieur du tableau, tandis que les pieds du Christ et de la Vierge sont légèrement coupés.
Le format initial de la toile pourrait avoir été diminué à la suite d’un accident de conservation; il est aussi possible que l’artiste ait lui-même réduit les dimensions d’un tableau d’abord conçu dans des proportions plus ambitieuses.

Attribué à Pieter AERSTEN - L’Adoration des bergers (Seconde moitié du XVIe siècle) - église Saint-Corentin à Saint-Connan
La scène principale représente l’adoration du Christ nouveau-né et dévoilé par la Vierge, qui semble perdue dans ses pensées.
Pieter Aersten peint habituellement des scènes de cuisine ou de marché. L’inscription d’un épisode de l’histoire sainte dans un contexte quotidien préfigure un type de peintures qui connaîtra un grand succès après le Concile de Trente (1545-1563)

Anonyme - La Mise au tombeau (Vers 1600?) - église Notre-Dame-de-Bonne-Nouvelle à Paimpol
Le traitement expressif des personnages et le ton macabre inscrivent cette oeuvre au tournant de l’époque maniériste et de la Contre-Réforme, le spectateur est invité à participer émotionnellement à la scène représentée.

Anonyme - Repos pendant la Fuite en Égypte ou La Vierge à l’Enfant avec saint Jean-Baptiste (Seconde moitié du XVIIIe siècle?)
Ce tableau reprend en sens inverse une gravure de l’artiste Andrea Camassei, actif en Italie au XVIIe siècle.

Anonyme, école française (?) - Le Baptême du Christ (Premier quart du XVIIe siècle) - église Saint-Aignan-de-Grandlieu
Ce tableau reste à ce jour une énigme stylistique. L’épisode biblique s’inscrit dans un paysage au traitement naturaliste qui rappelle la peinture des artistes nordiques du XVIe siècle.

Jusepe DE RIBERA - Le Christ bénissant (1607-1609) - église Saint-Pierre-et-Saint-Paul à Nivillac - Dépôt au Musée des Beaux-Arts de Rennes
Ce tableau n’a été attribué qu’en 2006 à Jusepe de Ribera. Le Christ bénissant s’inscrit dans une série de tableaux de format similaire représentant des figures d’apôtres en buste, correspondant à un apostolado, production courante en Espagne au XVIIe siècle.

Jean BOUCHER - L’Adoration des mages (1617) - église Saint-Pierre de Plounez à Paimpol
Jean Boucher est un des premiers artistes de sa génération à s’éloigner des formes picturales complexes du maniérisme. Son art témoigne d’une volonté de clarté et de simplicité faisant écho au Concile de Trente et à la demande d’images plus lisibles.

Atelier de Frans II FRANCKEN - L’Adoration des mages (Premier tiers du XVIIe siècle) - presbytère de église Notre-Dame-en-Saint-Melaine à Rennes
La restauration réalisée à l’occasion de la présente exposition a permis la découverte d’une marque en forme de trèfle sur le revers de l’oeuvre, qui n’est autre que celle du fournisseur du support de la peinture, Michiel Claessens, un marchand anversois actif entre 1590 et 1637. Cette provenance vient corroborer l’analyse stylistique qui fait pencher pour une attribution à l’atelier du peintre anversois Frans II Francken, dont plusieurs tableaux de même sujet sont proches de celui de Rennes.

Attribué à Jacob JORDAENS et atelier - Le Christ en gloire ou La Trinité entourée des saints (Vers 1635-1645) - église Notre-Dame à Argentré-du-Plessis
Le traitement théâtral de la composition, le modelé des carnations et la description réaliste de certaines physionomies invitent à attribuer l’oeuvre à un artiste flamand dans l’entourage de Rubens, et plus particulièrement Jacob Jordaens.

Attribué à Hans III JORDAENS - La Conversion de saint Paul (Second quart du XVIIe siècle) - église Saint-Pétrock à TRégon
Au vu de grandes ressemblances de style avec d’autres de ses tableaux, cette oeuvre est attribuée à Hans III Jordaens, un artiste de l’entourage de Frans II Francken à Anvers.

Claude VIGNON - Saint Yves entre le riche et le pauvre -(1635) - évêché de Saint-Brieuc
Revêtu de son costume d’avocat, coiffé d’une barrette, saint Yves rend justice entre deux figures de plaideurs: il repousse le riche, qui lui tend une bourse d’argent pour le corrompre, tandis qu’il saisit les placets (des requêtes mises par écrit) que lui donne le pauvre.

Attribué à Mathieu LE NAIN - Le Christ chez Marthe et Marie (Vers 1655-1660) - église Saint-Didier
Identifié récemment comme une oeuvre de Mathieu Le Nain, où il ornait le maître-autel de l’église de Saint-Didier, ce tableau avait été donné vers 1847 à la paroisse par M. et Mme de Dézerseul qui possédaient un château dans les environs.

Attribué à Jacques NOBLET - La Donation du Rosaire (1654) - église Saint-Étienne à Plouezoc’h
L’iconographie de la donation du Rosaire, très répandue en Bretagne, connaît son apogée après la bataille de Lépante en 1571, victoire des Chrétiens contre les Ottomans attribuée à l’intercession de la Vierge du Rosaire. Cette bataille est représentée dans l’arrière-plan du tableau. Elle pourrait aussi rappeler la défaite des Rohan convertis au protestantisme contre les troupes de Louis XIII à la bataille de la Rochelle.

Charles POERSON - Pietà (vers 1645-50) - chapelle du château du Verger-au Coq à Saint-Germain-sur-Ille
La construction de cette Pietà, ou déploration sur le Christ mort, aux contours sévères et dépouillés, est caractéristique de la production de maturité de l’artiste. Il s’agit de sa seule œuvre connue en Bretagne. Elle présente la particularité d’être encore conservée dans son retable sculpté, dans la chapelle du château du Verger-au-Coq.

Nicolas LOIR - l’Assomption de la Vierge (Vers 1660) - église Notre-Dame à Rosporden
Formé à Paris et à Rome, Nicolas Loir fait partie de la génération de peintres par laquelle s’effectue la transition entre le classicisme formé sous la Régence d’Anne d’Autriche et la grande peinture de l’époque de Louis XIV.

Nicolas DE PLATTEMONTAGNE - La Pentecôte (Quatrième quart du XVIIe siècle) - église Saint-Pierre à Retiers
Reconnue comme une oeuvre de Nicolas de Plattemontagne en 2007, cette composition a été commandée pour occuper le retable monumental du choeur de l’église Saint-Pierre de Retiers, où elle est toujours conservée aujourd’hui.

Girolamo TROPPA - L’Enfant Jésus et saint Joseph servi par les anges (Vers 1675?) - église du Vieux-Bourg de Pléhérel à Fréhel
L’art de Girolamo Troppa, à qui cette peinture est attribuée depuis 2013, se distingue par son tempérament vigoureux, ses personnages aux attitudes franches et par un goût marqué pour le clair-obscur.

Alexandre UBELESQUI - La prédication de saint François-Xavier (1702) - chapelle Saint-Yves à Vannes
Originaire de Pologne, Alexandre Ubelesqui s’est formé à Paris à l’Académie royale de peinture et de sculpture et à l’Académie française de Rome. Le tableau ici présenté est une de ses dernières grandes compositions religieuses, commandée et conçue pour s’insérer dans le retable en pierre de la chapelle jésuite Saint-Yves de Vannes, auquel le sujet du tableau se prête.

Jean-Baptiste SANTERRE - La Déploration du Christ (1704) - Musée de Saint-Malo
Cette peinture était destinée au retable de la chapelle du château de Saint-Malo. À la Révolution elle est déplacée dans la cathédrale Saint-Vincent jusqu’aux bombardements de 1944 qui ruinent presque totalement l’édifice. Elle est depuis conservée au musée de la Ville.

Nicolas BERTIN - La Résurrection (Après 1725?) - église Saint-Gildas à Auray
Aujourd’hui conservée dans le maître-autel de Saint-Gildas d’Auray, cette Résurrection provient de l’église Saint-Leu-Saint-Gilles à Paris. Saisie à la Révolution, elle est transportée au dépôt des Petits-Augustins puis au Musée spécial de l’école française de Versailles. Elle pourrait avoir été offerte à l’église d’Auray par le cardinal Fesch, oncle de Napoléon Bonaparte, comme le rapporte une tradition locale.

Pierre-Jacques CAZES - Le pape Nicolas V au tombeau de saint François d'Assise (Vers 1730-1740) - église Saint-Guénolé à Batz-sur-Mer
L’œuvre illustre un miracle survenu en 1449. Le pape Nicolas V se rend à la basilique d’Assise et découvre à la lueur des torches le corps de saint François, mort depuis deux siècles, debout sur sa tombe. Le corps du saint était demeuré intact et le sang coulait encore de stigmates qu’il portait sur les pieds.

Dominique LEFEBVRE-DESFORGES - Le martyre de saint Généfort (1766) - église Saint-Martin à Lamballe
Mort à l’âge de 32 ans, Dominique Lefebvre-Desforges était un des élèves les plus prometteurs de l’Académie Royale de peinture et de sculpture. Les deux tableaux ici présentés sont le fruit d’une même commande passée par les fabriciens de Lamballe en 1766.

Dominique LEFEBVRE-DESFORGES - L'Adoration du Sacré-cœur (1766) - église Saint-Martin à Lamballe
Quatre anges agenouillés et deux angelots volant se recueillent autour du cœur du Christ, enflammé et ceint de la couronne d’épines. Le Sacré Cœur est le symbole de l’amour de Dieu pour les hommes; sa fête est instaurée par le pape Clément XII en 1765, soit à peine un an avant la commande du tableau.

François VALENTIN - Sainte Geneviève (1776) - église Saint-Pierre à Riec-sur-Bélon
Né à Guingamp en 1738, François Valentin vit ensuite à Quimper puis à Paris, où il étudie dans l’atelier de Joseph Marie Vien, avant de se rendre à Rome entre 1769 et 1772. Il continue par la suite à se rendre régulièrement en Bretagne jusqu’à la Révolution, où il devient administrateur du district de Quimper et s’emploie à sauver des œuvres du vandalisme qui affecte alors les églises.

Joseph Ferdinand François GODEFROY DE VEAUX - L'Adoration des bergers (1784) - église de l’Immaculée-Conception à Mécé
Connu principalement pour ses activités de restaurateur de peintures, l’artiste a aussi réalisé un petit groupe de peintures à sujets religieux, dont celle-ci fait partie.

Jean-François LE BARBIER - La Vierge du Légué (1816) - chapelle du Légué à Plérin
Ce tableau est réalisé pour la nouvelle église de Plérin suite à une promesse faite par l’artiste à Louis Denis, armateur au port du Légué.
Photo Jean Manuel Salingue MBA Rennes