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Conférence à Dinard - Dinard pendant Guerre 1914-1918

Dinard

Conférence illustrée d'Henri Fermin

Le vendredi 1er août, au moment où sonnera le tocsin commémorant la déclaration de la guerre de 1914, à Dinard se dérouleront plusieurs manifestations.
Après le lever du drapeau sur la place devant l'Office du Tourisme et la déclaration des associations patriotiques suivis du concert donné sur la digue de l’Écluse par la chorale Maurice Ravel, Henri Fermin, responsable de la commission "Patrimoine" de la Ville de Dinard une conférence sur la Guerre de 1914 à Dinard.

Le 30 mai, après la visite de Saint-Malo, de Paramé et de Saint-Servan, à 17 heures 45 a lieu la visite du Président Poincaré à Dinard.
Quelques temps plus tard, la saison 1914 débute pourtant bien dans la station.
Dinard n’a cessé de briller par son luxe et ses mondanités et vit avec ferveur chaque été au rythme de ses villas et de ses hôtels. Celle de 1914 promet d’être brillante tant le nombre des touristes et des baigneurs de toutes nationalités est considérable.

Après le calme du début du mois de juin, les samedi 27 et dimanche 28, un grand concours musical est organisé dans la station comportant d’importants défilés. La ville est en fête sous un soleil radieux.

Le 1er juillet Le High Life Casino ouvre enfin ses portes et l’ouverture de la saison a lieu le vendredi 10 juillet. Un orchestre de tziganes hongrois se produit chaque jour sur la terrasse du bar et dans la Salle des Fêtes.

Le samedi 11 la saison est ouverte et les arrivées se succèdent de plus en plus dans les hôtels de la station aussi bien à l’Hôtel Bristol qu’à l’Hôtel de Provence ou à l’Hôtel Windsor .

La liste des étrangers publiée dans la presse locale du 25 juillet est impressionnante. Les grands hôtels regorgent déjà de monde. L’ancien Président de la République Paul Deschanel est attendu comme les années précédentes à la Villa "Roche Palys" à Saint-Enogat.

Aux alentours du 14 juillet, la goëlette de plaisance "Lysta" appartenant au baron Ledoux mouille dans la baie du Prieuré tandis que "La Sylvana" de Monsieur de Polignac reprend la mer.

Un grand concert est donné dans les jardins de l’Hôtel de Ville le soir du 14 juillet.

Au Dinard Ciné Palace les 20, 21 et 22 juillet on joue "Fantomas contre Fantomas".

Durant la semaine du 20 au 27 juillet, le mouvement des voyageurs à la Gare de Dinard tout juste agrandie atteint déjà le chiffre de 3899 voyageurs.

Le High Life Casino affiche déjà un nouveau programme sur les murs de son établissement et Dinard se prépare pour ses grandes fêtes hippiques du 4 au 10 août et pour ses régates du 16.

Samedi 1er août, l’orchestre donne un concert sur la digue de l’Ecluse, brusquement, arrêt au milieu d’un air… silence de mort… bruit de la mer… tocsin… Les musiciens de l’orchestre se lèvent et entonnent la Marseillaise. Ils rangent leurs instruments dans leurs boîtes et quittent le casino. Beaucoup sont mobilisés. "Cette nuit qui précède le départ d’un million d’hommes." Cette phrase de René Bazin décrit bien l’atmosphère dans lequel plonge le monde à cet instant.

Sur le boulevard Féart, les équipages de Mrs Hughes Hallett, la Reine de Dinard et ceux du Comte Rochaïd qui partaient pour une fête, regagnent leurs écuries. Les courses de chevaux prévues comme chaque année à pareille époque sont annulées.

Le 3 aout, le High Life Casino n’est pas encore fermé et les étrangers peuvent y entrer mais on n’y donne plus ni spectacle ni concert. De son côté, l’Hôpital La Providence est sur le point d’être réquisitionné par l’autorité militaire et l’Hôtel Royal où il ne reste plus qu’une vingtaine de voyageurs va être transformé en hôpital.

Le 5 août le crieur public fait savoir que jusqu’à nouvel ordre on ne prendrait aucun voyageur dans les trains. Les rues de la ville sont désertes ainsi que la plage hier tant animées. Les jolies toilettes d’été exposées dans les vitrines des magasins paraissent hors du temps.
L’Hôtel Royal est dès le 20 août, rempli de blessés.
Edith Julien écrit dans son journal tenu au jour le jour : "Je viens d’assister à l’arrivée des blessés attendus à Dinard."
Il en sera ainsi durant toute la durée de la guerre dans les grands hôtels de la station convertis en hôpitaux complémentaires.