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Baromètre de l'Education Nationale 2024, l'écart se creuse encore entre métier rêvé et métier vécu

Le 12ème édition du baromètre UNSA Éducation met en avant la responsabilité de l'Etat vis à vis de ses personnels

La 12ème édition du baromètre UNSA Education des métiers a été exceptionnelle avec une participation qui a frôlé les 50000 réponses.

Cette année, au-delà des 15 questions récurrentes, des questions spécifiques ont permis aux personnels de s’exprimer sur la gestion des ressources humaines, sur l’écart entre métier rêvé et métier vécu, sur les choix financiers qu’ils étaient contraints à faire et sur leur exposition aux risques psycho-sociaux.

Une forte dégradation depuis 2017

Les répondants seraient 20,6% à conseiller leur métier à un jeune de leur entourage aujourd’hui contre 36,7% en 2017 !
Des scores en hausse pour les items «manque de reconnaissance et de respect»  (qui passent de 57% en 2017 à 67%) sont à mettre en parallèle du désaccord et de l'incompréhension des choix politiques du gouvernement (passent en 7 ans de 66 à 87%).

Un métier aimé qui devient subi pour 93,6% des répondants

Les personnels aiment leur métier (à 91,7%) mais il ne les fait plus rêver:
à la question «Je vais faire ce métier encore longtemps», 56,6% des personnels répondent non (trop dur mentalement à 28%, trop dur physiquement à 12%, besoin d’activités nouvelles à 16%…) et 37% disent oui car ils n’ont pas d’autre choix.

La désillusion et la défiance s’installent!

Pouvoir d’achat - la charge de travail - les perspectives de carrière et... la santé

Le trio de tête dans les domaines où les personnels attendent des améliorations reste inchangé depuis 2017, début du "septennat" Macron, MAIS:

  • Les répondants ont mis en premier le pouvoir d’achat en berne depuis le décrochage du point d'indice par rapport au coût de la vie pour 58,2% contre 57,7% en 2017;
  • La charge de travail, liée aux suppressions de postes, fait un bond à 50,4% contre 38,1% en 2017;
  • Les perspectives de carrière régressent de 38,1% à 34%;
  • La santé au travail est passée de la 10ème à la 4ème position, signe de la dégradation de la santé des personnels et des possibilités d'accès aux soins des français en général.

Les jeunes personnels veulent de la reconnaissance vraie

Pour 70,7% des répondants de moins de 35 ans, il faut des moyens supplémentaires pour améliorer la Qualité de Vie et les Conditions de Travail (QVCT)

La «responsabilité de l'Etat employeur» et l'absence de médecine du travail

L'employeur doit veiller à la santé et à la sécurité des travailleurs en mettant en place des actions de prévention, d'information et de formation.
Service public.fr

Ceci peut sembler incroyable, mais les personnels du Ministère de l’Éducation Nationale n'ont pas accès à la médecine du travail. Bien qu'ils soient au contact de ce que la Nation a de plus précieux, l'enfance, la jeunesse, rien n'est organisé pour que les enseignants bénéficient d'un suivi psychologique régulier...

Parmi les 91,7% de répondants qui ont dit subir leur métier

  • 54,6% disent être exposés à des situation de stress, soit 7 points de plus que la moyenne des français (47,3%);
  • 78,2% d’entre eux disent ne pas ressentir de la reconnaissance et du respect soit 10 points de plus que la moyenne des français (68,4%);
  • 47,8% pensent que les missions confiées manquent de sens soit 16 points de plus que la moyenne nationale (32,1%)...

Accéder au Communiqué de Presse de l'UNSA Education


L’attractivité de nos métiers, un enjeu visible à chaque rentrée scolaire et plus largement dans les métiers qui se consacrent à la jeunesse, passe clairement par l’amélioration de la qualité de vie et des conditions de travail, et par une attention marquée à la gestion des Ressources Humaines, un impensé flagrant de nos politiques d’éducation et de formation.
Morgane VERVIERS, secrétaire générale de l’UNSA Éducation

Lire l'article sur le baromètre 2023


Nathalie Le Roy

Publié le