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Conférence à Dinard par Henri Fermin, les Pontons Anglais et les Prisonniers de la Côte d'Emeraude

Dinard

Historien et ancien directeur du musée de Dinard, Henri Fermin vous fait découvrir le fruit de ses recherches lors de ses conférences mensuelles.

> les Pontons Anglais et les Prisonniers de la Côte d’Émeraude
> Intervention de Jean-François et France Hourrière avec présentation d'Ex-voto réalisés par des prisonniers sur les pontons anglais.

Saint-Malo s'est longtemps attribué la "gloire" exclusive des corsaires au profit de ses armateurs et capitaines de vaisseaux.

Cependant lorsque l'on étudie les rôles d'équipages, on constate que les paroisses de l'arrière-pays malouin et celles de la rive gauche de la Rance ont également fourni de nombreux marins à ces bateaux corsaires.

Saint-Enogat n'a pas fait exception. La commune fut un "nid de corsaires".
On en faisait encore état il y a moins d'un siècle car nombreux étaient les descendants de ceux qui combattirent sur les bateaux de Saint-Malo

Depuis très longtemps les corsaires malouins livrent la guerre aux Anglais. Déjà à l'époque de Philippe-Auguste et de Saint-Louis il y eut des batailles navales entre les deux pays.
De 1672 à 1697, 1500 bateaux anglais sont capturés par les corsaires malouins.
En 1744, la guerre contre l'Angleterre et la Hollande débute sur les mers.
Elle durera jusqu'en 1747.
Une accalmie intervient et une seconde guerre se déclare.
Elle durera de 1756 à 1762.
Nouvelle accalmie et troisième guerre de 1778 à 1782.
Nouvelles hostilités à partir de 1793 jusqu'en 1815.

C'est au cours de cette époque que Robert Surcouf s'illustre et se couvre de gloire sur les côtes espagnoles et anglaises et jusqu'en mer des Indes.
C'est principalement de cette époque que date la grande fortune de Saint-Malo.

Les armateurs malouins sollicitent du roi de France l'autorisation de partir en course et de confisquer les biens contenus sur les bateaux ennemis qu'ils font prisonniers.
Une part des butins revient à l'armateur qui redivise en nombres de parts les biens confisqués, aux membres de l'équipage.

Nous avons recensé entre 1785 et l'an VIII de la république (1800), pas moins de quarante capitaines et maîtres d'équipage différents embarqués sur les corsaires de Saint-Malo.

Nous avons parcouru en détail les registres de la série 4S contenus aux archives départementales d'Ille et Vilaine et nous sommes surtout arrêtés sur ceux des années 1809 et suivantes afin de retrouver quelques prisonniers énogatais enfermés sur les pontons anglais après la capture des bateaux corsaires de Saint-Malo.

Il y eut de nombreux autres navires capturés par l'ennemi où se trouvaient des marins corsaires de Dinard et Saint-Enogat et nombreux furent ces marins à décéder sur les fameux pontons anglais de triste mémoire.

La conférence d'Henri Fermin raconte donc la vie de ces prisonniers de Dinard-Saint-Enogat sur ces prisons flottantes établies sur des bateaux capturés aux Français.